Tout d’abord, sachez que l’homme peut être ravi par la présence sacro-sainte et qu’il lui arrive de s’accrocher parfaitement à Dieu- qu’Il soit exalté, d’où il recevra les épiphanies sacro-saintes qui envahissent l’âme. Il contemplera alors là-bas ce que la langue ne peut décrire. Ensuite, on le ramène là où il était. Il impose alors à son âme de vivre dans un état spirituel qui soit le plus approprié pour que l’âme s’absorbe dans la connaissance de son Créateur et il s’en sert comme un repère pour rattraper ce qu’il a raté c’est un état marqué par la vénération, la soumission et l’imploration avec des paroles et des actes qui conviennent pour cette situation.
Vient ensuite un homme qui a entendu le transmetteur véridique l’appelant et l’incitant à vivre cet état spirituel. Cet homme, qui y a cru à cet appel par le témoignage de son cœur, s’exécuta et trouva que ce qu’on lui a promis était vrai. Il put ainsi s’élever vers ce qu’il espérait.
Vient ensuite un homme qui a été poussé par les Prophètes vers la prière sans qu’il le sache à l’instar du père qui retient ses enfants contre leur gré afin qu’ils apprennent les métiers utiles. Cela dit, il arrive à l’homme d’implorer son Seigneur pour repousser un malheur ou pour bénéficier d’un bienfait. Il est dans ce cas plus proche d’un état d’absorption dans des actes et des paroles ressortant de la vénération pour renforcer son énergie spirituelle qui constitue la substance de l’imploration. C’est le cas notamment dans la prière de la demande de la pluie (Salat Al Itisqâ)
Trois choses sont à l’origine de la prière, le cœur doit se soumettre en contemplant la Majesté de Dieu et sa Toute Puissance. La langue doit exprimer avec éloquence cette Toute Puissance et cette soumission. De même, les membres doivent être disciplinés en fonction de cette soumission. Comme le poète le dit :
Vos bienfaits ont profité à trois choses en moi ; Mes mains ma langue, et ma conscience enfouie.
Parmi les actes de vénération. Il y a celui qui consiste à se mettre devant Dieu pour lui adresser dans confidences et se tourner complètement vers lui. Mais plus que de se mettre devant Lui, il y a le fait pour le serviteur de ressentir sa propre humilité et la Puissance de son Seigneur. Le serviteur baisse alors la tête car il est de notoriété chez les êtres humains et les animaux que le redressement de la nuque constitue une marque d’arrogance et d’orgueil et que son abaissement constitue un signe de soumission et d’humilité, conformément à la Parole Divine « Les nuques se courberaient alors devant lui (Coran, 26/4)
Mais ce qui est encore plus intense consiste pour le serviteur à rouler dans la poussière, devant Dieu, son visage qui est le plus noble de ses membres et qui rassemble ses organes de perception. C’est-à-dire que ces trois formes effectives de vénération cessent de les pratiquer dans leurs prières et devant leurs Rois et leurs princes.
Aussi, la meilleure prière est celle qui englobe ces trois formes en progressant de la plus inférieure vers la plus élevée pour réaliser la progression dans le sentiment de soumission et de l’humilité. Car l’utilité de la progression fait éviter la singularité de l’élévation extrême et la violence de la chute depuis les cimes jusqu’au plus bas.
La prière a été instituée comme le fondement des œuvres qui rapprochent de Dieu en dehors de la méditation sur la toute Puissance de Dieu et du dhikr (Mention ou invocation de Dieu Allah) permanent parce que la méditation saine dans la prière n’est accessible qu’à des gens procédant la grandeur d’âme, ce qui est bien rare. Quant aux autres, s’ils se lancent dans la méditation en pleine prière, ils risquent l’apathie et la perte de leur capital, sans compter d’autres bienfaits. Il en va de même pour le dhikr (La mention ou l’invocation de Dieu) lorsqu’il n’est pas traduit et appuyé par une autre œuvre de vénération qu’accomplissent les membres pour apprendre l’humilité. Ceci en raison d’une agitation inutile chez le commun des mortes.
S’agissant de la prière, c’est une substance composée d’une pensée tournée vers la Grandeur de Dieu en vertu d’un dessein préalable et d’une gestuelle qui en découle. Aussi, point d’interdiction pour celui qui en a la prédisposition de s’abîmer dans les abysses de la contemplation présencielle. Cela constitue même le plus parfait moyen de stimulation. Car la prière relève des invocations qui indiquent pour le serviteur la sincérité de son œuvre qu’il voue à Dieu, le fait qu’il tourne sa face vers Dieu Allah et qu’il n’implore que l’assistance de Dieu. Ainsi, grâce à ses actes de vénération comme me sujûd (Prosternation), et le rukûd (Inclinaison), chaque membre appuie l’autre, le complète et le stimule. De ce fait, la prière est devenue bénéfique pour l’ensemble des hommes aussi bien l’élite dans hommes que le commun des mortels. C’est qu’il s’agit d’une thériaque aux effets très grands pour qu’il y ait pour chaque homme ce qu’exige sa prédisposition. La prière est le mode d’ascension du croyant :
La prière constitue le mode d’ascension (Mi’râj) du croyant pour le préparer à recevoir les épiphanies du monde de la vie future, conformément à la parole du Prophète que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix- : « Vous allez voir votre Seigneur. Si vous pouvez résister pour ne pas manquer la prière avant le lever et le coucher du soleil, faites-le ».
De même, la prière est un puissant motif pour bénéficier de l’Amour de Dieu et de Sa miséricorde, conformément à la parole du Prophète - Que Dieu lui accorde la Grâce et la Paix – « Aide-nous contre ton âme en multiplient les prosternations ».
Ceci atteste également ce que Dieu dit sur les habitants de l’Enfer « Nous n’étions pas au nombre de ceux qui prient » (Coran, 74/43). C’est dire que lorsque la prière s’enracine chez le serviteur, il s’anéantit dans la lumière de Dieu, et elle lui fait expier ses fautes car Les bonnes actions font disparaître les mauvaises ». (Coran, 11/114).
Or rien n’est bénéfique autant que la prière, surtout si ses gestes et ses paroles sont exécutés avec la présence du cœur et la bonne intention. Et lorsqu’elle est instituée comme une marque notoire, elle protège efficacement contre les épreuves douloureuses et devient un signe pour le musulman par lequel il se distingue du mécréant conformément à la parole du Prophète – que Dieu lui accord la Grâce et la Paix – : « La prière constitue la marque de fidélité entre nous et eux, celui qui la délaisse mécroit ». Enfin, rien ne ressemble à la prière en matière d’existence de l’âme à soumettre la nature à l’entendement et à subir son jugement. Dieu est plus savant.